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QUELQUES MESSAGES REVELATEURS SUR LE TELETRAVAIL !

Le Tour de France du Télétravail, mené de main de maître par Xavier de Mazenod (Zevillage.net), faisait escale, les 24 et 25 juin dernier, sur le parvis de La Défense. Un grand chapiteau installé, en passant, au milieu de tours glacées incarnant le « sur place » : déjà tout un symbole ! Retour sur quelques messages révélateurs de Patrick Bouvard (RH Info).

« J’ai assisté, lors de cet événement, à la conférence magistrale donnée par Nicole Turbe-Suetens, experte internationale du télétravail, sollicitée pour l’occasion sur un « focus France » ; puis au retour d’expérience de quatre organisations ayant concrètement mis en place le télétravail :

  • SGS Groupe, représentée par son DRH, Francis Bergeron
  • Macéo/DATAR, représentée par Damien Lebret
  • L’ADPT, représentée par son Directeur, Éric Blanchet
  • GDF IT, représentée par son DRH, Jean Christophe Brochet

J’ai été frappé par la force des messages délivrés. Je ne saurais tous les rapporter ici, tant les propos étaient riches, mais quelques points saillants me semblent se dégager, que je voudrais vous faire partager, en les mettant en perspective.

1 / Le point de bascule de l’organisation intégrant du télétravail est derrière nous.

L’évolution vers du télétravail généralisé est désormais inéluctable. A condition de comprendre qu’on ne parle pas de télétravail à 100%, mais de 1 à 3 jours par semaine (sauf exception pour des fonctions bien spécifiques). Foin donc des objections sur la soi-disant désocialisation ou sur la supposée difficulté d’appartenance à la culture d’entreprise, brandies par quelques dinosaures du tout vertical. Cela tient tant à l’évolution des outils, des usages, des pratiques… qu’à celle des mentalités, des modes de vie, du souci écologique… et de la performance supérieure constatée.

Les avis sont unanimes : un retour en arrière est suffisamment improbable aujourd’hui pour être considéré comme… impossible ! Et ce, qu’on le veuille ou non, qu’on l’approuve ou qu’on le regrette : ce n’est plus une option. Chaque semaine qui passe apporte son lot de confirmations, avec une accélération des pratiques assez sidérante.

Dès lors, la question débattue n’est plus : « faut-il aller vers du télétravail ou non ? », qui était encore sensible sur le Tour de France du Télétravail 2012, mais « comment le mettre en place pour optimiser cette opportunité et maîtriser les « dérives » possibles qu’il comporte, comme tout système d’organisation, comme toute pratique professionnelle et humaine ! »

Pour prendre une analogie, il ne s’agit plus pour les entreprises de savoir si elles prennent le train ou non, mais de prendre conscience que la voiture existe déjà et qu’elle permet tellement plus de souplesse d’organisation et d’agilité de parcours ! Cela étant le train reste pratique dans certains cas, quitte à mettre la voiture dessus dans certaines phases de voyage 😉

2 / Le décalage du législateur n’est qu’une question de temps

La loi française est timide en matière de télétravail – malgré un progrès important en 2012 – et les accords conclus sont encore souvent purement défensifs : ils veillent à garantir la possibilité du retour à la situation antérieure, sans télétravail. Notre pays, pour avoir fait sa révolution en son temps, n’en est pas exempte de conservatismes tous azimuts ! Mais, comme souvent, la loi suivra les pratiques : il va devenir incontournable de mieux les encadrer, tant pour ouvrir un champ énorme d’opportunités que pour mieux prévenir les dérives, toujours possibles. Il est temps de prendre ce chantier à bras le corps !

3 / Le télétravail requiert organisation, préparation et formation

La plus mauvaise manière d’entrer dans le télétravail est de le faire par la politique du « chien crevé au fil de l’eau » : par les usages induits par les technologies, par les pratiques contextuelles de réduction de coûts, par l’exploitation opportuniste du télétravail gris, par des restructurations business plaçant de fait des collaborateurs hors des bureaux, etc. Il ne suffit pas du tout de munir les salariés d’un portable, d’un smatphone/tablette et de les renvoyer chez eux ou dans un tiers lieu, conformément aux penchants sociétaux du moment, pour assurer la réussite d’un projet d’organisation intégrant du télétravail ! Surtout lorsque les entreprises qui se livrent à ce genre d’approximations n’ont pas pour autant renoncé, paradoxalement, à cette culture managériale du tout-contrôle qui a littéralement asséché le sens du travail, de l’autonomie, de la créativité ! Certaines ont même réussi à inventer, par un cumul d’effets pervers, le présentéisme à distance ! Drôle de chimère, à vrai dire !

Le télétravail ré-interroge donc le projet d’entreprise, le sens du bien commun, tout autant que son organisation et son management, intégrant une modernité technologique, sociale et sociétale… dans ce qui n’aurait jamais dû cessé d’être mis en oeuvre, au fond, même dans les bureaux sur sites !

On l’aura compris : le  télétravail doit être organisé, comme tel. Il doit être préparé. Cela demande une politique et des plans de formation exigeants, tant pour les managers que pour les collaborateurs.

  • C’est une vraie problématique d’avenir pour l’ensemble de l’entreprise, en fonction de son secteur d’activité et de son projet global.
  • C’est un des chantiers majeurs des mois et des années à venir, tant pour les DRH que pour les autres Directions de l’entreprise.
  • C’en est aussi un pour les organisations syndicales, appelées à se refonder sur d’autres bases que le tout-collectif simultané dans le temps et l’espace.
  • C’en est un, enfin, pour tous les salariés concernés par une possibilité de télétravail. Gageons, au passage, que la Réforme de la Formation Professionnelle en cours, avec le dispositif de CPF qu’elle impose, sera habitée de cette perspective de gestion coresponsable du télétravail.

Le Tour de France du Télétravail a donc, in fine, cette vertu de faire entrer une problématique qui reste encore théorique pour certains acteurs de l’entreprise… dans une réalité pratique, dans un pragmatisme de bon aloi dont nous avons le plus impérieux besoin. »